Le coyote est considéré comme un des plus rusés prédateurs. L’animal possède, à son avantage, un odorat fin, une ouïe incroyable et une vue développée. Si l’adage dit rusé comme un renard, dans notre histoire, c’est plutôt rusé comme un coyote! N’approche donc pas qui veut l’animal. Il faut donc quelques conseils d’expert pour se familiariser avec cette chasse peu commune au Québec mais néanmoins bien présente. Pour l’occasion, notre ambassadeur Mario Huot a accepté de témoigner de ses techniques de chasse. Suivez le guide afin de prévoir dans vos activités de chasse, l'ajout de celle du coyote.
Au moment de notre rencontre avec Mario Huot, il était à quelques heures de lancer sa saison de chasse de l’année avec ses deux adolescents de 15 et 17 ans et sa femme, Dominique. « C’est un moment toujours très attendu! Tout le monde y prend plaisir. Il y a ma fille, la cadette, qui ne chasse pas, mais qui adore néanmoins participer à l’activité », explique celui qui chasse le coyote depuis plus d’une trentaine d’années déjà.
Bien que la chasse à cet animal soit possible dans toutes les régions du Québec, le microclimat de la Beauce, notamment dans les secteurs de Plessisville ou Louiseville y est favorable, notamment. C'est là où la densité des cheptels de chevreuils est abondante et qu'il y a également de la population de coyotes prêts à les chasser. Mais comment sait-on où se tiennent les troupes et les prédateurs? Il faut savoir qu’il y a des signes qui ne mentent pas afin de savoir s'il y a présence de coyotes ou non. « En se promenant en véhicule, notamment, on pourra identifier les traverses de chevreuils, qui sont aussi, des traverses de coyotes », tranche-t-il.
« La chasse aux coyotes est une chasse très interactive. On va entendre le coyote nous répondre, le mâle dominant surtout, puisqu’il veut signaler sa présence. C’est là qu’on enchaîne avec un nouvel appel, et qu’il approche tranquillement. » - mentionne notre ambassadeur Mario Huot.
Si vous faites la chasse à l'appel, le coyote vous répondra rendant la chasse très interactive avec l'animal.
Attirer l’animal à soi : les appeaux
Une fois le secteur déterminé, on pourra choisir de quelle façon on attire l’animal à soi. Il existe deux façons : soit on utilise des appeaux, soit on y va avec des appâts. La première consiste à appeler l’animal avec des appeaux rappelant de faux cris de lièvres en détresse ou encore d’autres jouant la provocation par des cris de coyotes mâles. Cette dernière tactique provoquera le mâle dominant qui viendra voir qui ose le confronter sur son territoire! « En février notamment, en période de reproduction, on récoltera plus de mâles parce que la période d’accouplement le mâle dominant est plus territoriale. », explique-t-il. Parfois, on peut combiner les deux types de cri, pour attirer doublement la bête.
La plus belle expérience de chasse du spécialiste a été de récolter 6 coyotes la même journée! « Quand on réussit à en avoir un ou deux, c’est déjà une belle journée. Ce fut donc une aventure exceptionnelle d’en croiser autant. », explique-t-il en disant qu’il y a un mélange de technique et de chance derrière ce moment nostalgique, puis que les saisons de chasse se suivent mais ne se ressemblent pas nécessairement!
Les bons appâts pour le coyote
On peut également faire venir le coyote à soi par un site d’appâtage. Mais que mange l’animal? Tout ce qu’on a de carné sous la main s'inscrit dans le régime alimentaire de l'animal, dit Mario Huot : « Un restant de poulet, n’importe quel morceau de viande. Certaines fermes en Beauce vont aussi utiliser des animaux morts, comme le cochon. » L’important est de retourner régulièrement porter de la nourriture puisqu’une fois les appâts glacés, il n’y a plus d’odeur et donc, les pièces de viande seront moins attractives. Préférez ainsi les petites quantités et plusieurs virées.
Le vent, l’ennemi du chasseur de coyote
Malgré un choix d’appeaux électroniques ou non, comme d’appâts particulièrement intéressants pour l’animal, il faut aussi porter une attention particulière au choix de l’emplacement. Qu’on choisisse de couvrir le site d’appâtage ou encore, qu’on se déplace pour traquer l’animal, le vent peut rapidement devenir votre pire ennemi! « Il faut un endroit stratégique contre le vent. On ne s’en aperçoit pas, mais le coyote a un très bon odorat. S’il décèle qu’il y a un problème, il ne viendra carrément pas. Idéalement, on s’installe à 100 mètres du site d’appâtage, dans le bon sens du vent ou encore, quand on chasse à l’appel, on se promène beaucoup et on doit tenir compte du vent. »
Mario Huot chasse le coyote depuis plus d'une trentaine d'années.
L’utilisation d’une caméra : un essentiel?
Une caméra ou deux pourraient être pratiques sur un site d’appâtage afin de savoir d’où arrive l’animal et où il repart. On pourra aussi en savoir plus sur ses allers et retours. D’ailleurs, au début quand l’animal apprivoise le secteur, il viendra manger une dizaine de minutes seulement avant de partir et revenir des heures plus tard. Lorsqu’il se sent en sécurité, il pourra y revenir plus souvent et plus longtemps. Quand il vient seulement de nuit, c’est aussi signe qu’on a laissé trop d’odeur, qu’il a détecté la présence humaine. C’est ainsi plus facile de cibler quand on va aller le chasser et l’endroit idéal pour s’installer en fonction des vents.
Lorsqu’on est plus du type chasse à l’appel, la caméra n’est plus idéale, car on se promène beaucoup. On appelle l’animal, puis on reste immobile pendant 30 minutes en attendant de voir le résultat. Face au néant, soit l’animal est plus éloigné ou qu’il vous a vu, et donc, on se déplace de nouveau avant de refaire un appel puis attendre.
Choisir des vêtements chauds
Oui, il s’agit d’une des activités de chasse les plus simples, soutient le spécialiste. Un petit attirail de base et de bons vêtements chauds suffisent. On peut aussi s’y adonner le matin, le midi ou le soir. « Au fil des ans, j’ai connu un peu plus de succès le matin et en fin d’après-midi, témoigne-t-il. J’ai aussi récolté beaucoup de coyotes sur l’heure du midi. » Si le moment ou l’heure de la journée a peu d’incidence sur votre récolte, les erreurs à éviter seraient, selon M. Huot, de se placer dans le mauvais sens du vent ou encore de se placer trop proche de ses appâts. Préférez un bon 100 à 300 mètres. Finalement, la pratique du tir est importante. On chasse avec arme le coyote, mais un calibre trop gros n’est pas à privilégier.
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Après le tir : quoi faire de l’animal?
Y a-t-il une différence entre la chasse au coyote et la chasse au loup, vous demandez-vous et avec raison. La réponse est non, il n’y a pas beaucoup de différences au niveau de la chasse. Là, où ces deux-là se distinguent est au niveau de la protection des troupeaux de cerfs. La présence des loups est moins dommageable pour ceux-ci puisqu’ils chassent pour se nourrir tandis que le coyote chasse pour se nourrir mais aussi par pur plaisir. Donc, les victimes sont plus nombreuses d’un côté que de l’autre. L’un comme l’autre, leur chair n’est pas comestible. « Normalement, on ne mange pas de prédateur puisque nous n’avons pas nécessairement les anticorps pour digérer cette viande. On pourrait penser que l’ours est un prédateur, mais ce dernier est à 90 % herbivore donc sa viande est parfaite pour l’homme. », résume-t-il. Après avoir tué, Mario Huot remet la bête à un trappeur qui nettoiera la peau et ensuite, revendra la fourrure. Il y a quelques décennies, les prix obtenus pour les peaux étaient intéressants mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Qu’importe, le chasseur dit être content de vivre cette activité avec sa famille au début de l’année, d’aider les cheptels de chevreuils et aussi, faire plaisir à un trappeur. Comme quoi, chacun y trouve son compte!
La chasse aux coyotes: les éléments du succès
En conclusion, pour s'initier à cette nouvelle activité de chasse sportive et s'assurer d'un succès, il faut ouvrir l'œil aux signes de présence de coyote, faire des appels aux 30 minutes si c’est la méthode privilégiée, puis bien se positionner par rapport au vent. Les odeurs puis le positionnement, voilà la clé du succès? Maintenant que vous avez toutes les informations pour vous lancer dans l’aventure, vous pouvez commencer à magasiner votre ensemble de chasse Sportchief!
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Le saviez-vous?
- Comme dispositions réglementaires, il y a le permis de chasse au petit gibier pour le coyote qui est obligatoire, bien que l’animal puisse faire jusqu’à 23 kg! Étrangement, il faut un permis de chasse au gros gibier pour pratiquer la chasse au dindon.
- On peut chasser le coyote en automne, du mois de septembre ou d’octobre environ. Cependant, il faudra le faire avec un dossard ce qui ajoute inévitablement un facteur de complexité puisque l’animal vous repèrera de loin. Mario Huot préfère quant à lui chasser l’animal au cœur de l’hiver, cette période de latence un brin cruelle pour tout chasseur.
- Il n’y a pas de recensement au Québec du nombre de coyotes abattus chaque année pour compiler les activités de chasse.