Taxidermie pour chasseurs au Québec : un art au service de la mémoire et du respect de la faune

Taxidermie pour chasseurs au Québec : un art au service de la mémoire et du respect de la faune

La taxidermie, véritable fusion entre art et science, permet aux chasseurs et chasseuses du Québec de préserver leurs souvenirs de chasse, tout en rendant hommage à la beauté du gibier. Pour Valérie Gauthier, chasseuse aguerrie et ambassadrice Sportchief, ce lien est viscéral : « Je me souviens de mon tout premier chevreuil. Il y avait une brume ce matin-là, et je savais que je voulais garder ce moment pour toujours. » Depuis, elle voit la taxidermie comme une façon de prolonger l’émotion de la chasse avec respect et fierté.


Qu’est-ce que la taxidermie?

La taxidermie – ou naturalisation – consiste à recréer l’apparence réaliste d’un animal en préservant sa peau et en construisant une structure interne qui respecte ses proportions naturelles. Chaque monture exige une grande précision anatomique, mais aussi une fibre artistique. Les taxidermistes utilisent aujourd’hui des techniques modernes combinées à un savoir-faire traditionnel : posture, texture, brillance des yeux… tout est pensé pour reproduire fidèlement l’animal tel qu’il était dans son habitat.

Un savoir-faire enraciné dans la culture de la chasse

Dès l’Antiquité, l’empaillage était pratiqué pour des raisons religieuses ou scientifiques. En Europe, les trophées de chasse du XVIIIe siècle témoignent de cette tradition. Au Québec, la culture de la chasse – qu’il s’agisse du chevreuil, de l’orignal ou de l’ours noir – a naturellement mené à l’essor de cette pratique. Une monture bien faite raconte une histoire, celle d’un moment, d’une saison, d’un respect pour la faune locale.

Les étapes modernes de la taxidermie

Le processus commence par le dépouillage, qui exige une extrême précision. Suit le tannage, étape cruciale pour préserver la peau et éviter sa décomposition. Le taxidermiste fabrique ensuite un mannequin interne, souvent en mousse, puis procède à l’ajustement de la peau, aux finitions des détails comme les yeux, les oreilles ou les griffes. Certains utilisent même aujourd’hui l’impression 3D ou le silicone pour maximiser le réalisme, tout en réduisant l’impact environnemental.

Comment bien préparer son gibier pour la taxidermie

Un bon montage commence sur le terrain. Voici quelques gestes essentiels pour préserver la qualité :

  • limiter l’éviscération à une ouverture sous le sternum pour conserver le pelage

  • refroidir rapidement la carcasse pour éviter la prolifération bactérienne

  • éviter de traîner l’animal au sol, pour ne pas abîmer la peau

  • congeler la peau dans un sac hermétique si le rendez-vous chez le taxidermiste est retardé

Ces précautions assurent une meilleure conservation du gibier et un résultat optimal une fois naturalisé.

 

La taxidermie éthique : un engagement envers la faune

La pratique moderne de la taxidermie repose sur des valeurs de responsabilité et de conservation. Il est essentiel de respecter les quotas de chasse, d’éviter les espèces menacées et de collaborer avec des taxidermistes qui respectent les lois en vigueur. En plus d’être un art, la taxidermie est aussi un outil de sensibilisation : elle permet d’illustrer la richesse de notre biodiversité et l’importance de protéger nos milieux naturels.

Comment choisir un bon taxidermiste?

Valérie recommande de toujours consulter le portfolio d’un artisan avant de lui confier son trophée. Il faut aussi s’assurer que le professionnel respecte les règlements de chasse, utilise des méthodes éthiques et préserve l’intégrité de l’animal dans son travail.

Des alternatives modernes à explorer

Pour ceux qui préfèrent ne pas passer par l’empaillage traditionnel, il existe d'autres moyens d’honorer un moment de chasse : une photographie de qualité, une sculpture sur mesure ou un modèle 3D personnalisé sont autant d’options durables et respectueuses de la faune.

Témoignage inspirant : deux chevreuils pour l’histoire

À l’automne 2022, un couple québécois a récolté deux chevreuils majestueux. Ils ont fait appel à Jimmy Cliche, un taxidermiste reconnu au Québec, pour immortaliser leurs prises. Le résultat, d’un réalisme saisissant, témoigne non seulement de leur attachement à la tradition, mais aussi de leur respect pour l’animal et le territoire.

Idées de montures à envisager

Chaque gibier mérite une présentation à sa hauteur. Voici quelques suggestions :

  • postures dynamiques : idéales pour l’orignal ou l’ours en mouvement

  • trophées de tête : parfaits pour souligner la ramure imposante d’un chevreuil

  • scènes complètes : interaction entre proie et prédateur ou reconstitution d’un habitat

En conclusion

Pour les chasseurs du Québec, la taxidermie est plus qu’un souvenir accroché au mur. C’est une façon de transmettre une histoire, de remercier l’animal et de rappeler notre responsabilité envers la nature. Grâce aux conseils de passionnés comme Valérie Gauthier, on comprend que cette pratique demande à la fois du savoir, du respect et une volonté de conserver l’essentiel : notre lien à la faune.